Incontinence urinaire

L’incontinence urinaire fait référence à une perte involontaire d’urine dont se plaint le patient et qui peut provoquer une gêne sociale importante. Les différents types d'incontinence urinaire sont principalement définis par les circonstances liées aux fuites. Ainsi, on différencie les fuites urinaires survenant lors d’un effort (toux, rire et éternuements) de celles survenant suite à une urgence (besoin soudain et irrépressible d’uriner). L'incontinence peut aussi être dite imperceptible (lorsque le patient n'a pas conscience du mode de survenue), permanente, posturale (survenant lors d'un changement de position), per coïtale (lors d'un rapport sexuel), voire nocturne (on parle alors d'incontinence). énurésie). Plusieurs types d'incontinence urinaire peuvent être associés chez un même patient.

Identifier ces différents types d'incontinence est crucial car le traitement proposé peut être très différent.

EST-CE UN SYMPTÔME COURANT ?

La fréquence et la gravité de l'incontinence urinaire augmentent avec l'âge. Entre 25 et 40 % des femmes déclarent souffrir d'incontinence urinaire selon les études. La fréquence est inférieure à 20 % avant 25 ans, atteignant plus de 45 % après 75 ans. On note deux pics, un premier à 45-50 ans au moment de la ménopause, un second après 75 ans. Après 75 ans, près de 20 % des femmes déclarent souffrir d'incontinence sévère contre 5 % avant 45 ans. 5 à 15 % des femmes décrivent cette incontinence comme quotidienne.

Facteurs de risque multiples d'incontinence : âge, grossesse, accouchement naturel, ménopause, obésité, intoxication tabagique, toux, maladies pulmonaires chroniques, efforts répétés.

L'incontinence urinaire est une pathologie gênante et invalidante ayant un impact potentiel sur la qualité de vie, le sommeil et la vie sexuelle. Cependant, malgré l'augmentation significative du nombre de femmes qui consultent, de nombreuses femmes restent non traitées pour ce symptôme.

QUELS SONT LES MÉCANISMES ?

PHYSIOLOGIE DE LA CONTINENCE URINAIRE

La continence urinaire est le résultat d'un équilibre entre la pression intravésicale et urétrale.

La vessie est un réservoir musculaire distensible, son muscle (le détrusor) se laisse étirer sans résistance et donc sans augmentation de pression.

L'urètre est situé sous la vessie. Il correspond au canal par lequel l'urine est extériorisée. Il contient un appareil sphincter (muscle) indispensable à la continence. Il repose sur le plancher périnéal et sur le vagin en dessous et en arrière. Il est attaché au pubis à l'aide de ligaments suspenseurs en haut et en avant. Ces tissus forment le support urétral, qui participe au mécanisme de la continence.

Le maintien de la continence dépend du bon fonctionnement de tous ces éléments.

De plus, le système vésico-sphinctérien est contrôlé par le système nerveux, qui doit lui aussi pouvoir remplir son rôle, sous peine de perturber le fonctionnement de la vessie et le cycle de remplissage/vidange de la vessie. Ceci explique que certaines maladies neurologiques puissent être responsables d'incontinence urinaire.

Chez une personne continentale, la vessie se remplit à basse pression tandis que les pressions urétrales restent élevées.

Au moment de la miction, le mécanisme s'inverse, les pressions urétrales s'effondrent, le sphincter urinaire se détend, la vessie se contracte conduisant à une miction normale permettant une évacuation complète des urines.

Deux principaux types d'incontinence doivent être différenciés : l'incontinence urinaire d'effort (survenant lors d'une pression abdominale) et l'incontinence urinaire par impériosité (survenant immédiatement suite à une envie soudaine, soudaine et irrépressible d'uriner). ). Ces deux types d’incontinence ont des origines différentes et des traitements différents. Elles peuvent cependant coexister chez un même patient : on parle alors d'incontinence urinaire mixte.

Elle survient soit en raison d'une faiblesse du système de soutien périnéal (responsable de l'hypermobilité de l'urètre lors de l'effort), soit en raison d'une faiblesse du sphincter. Les deux mécanismes peuvent être associés. Lors d'un effort provoquant une hyperpression abdominale, la vessie étant située dans la cavité abdominale, l'hyperpression se répercute sur elle. C'est le cas pour tousser, rire, éternuer, courir, etc. Si le mécanisme de soutien de l'urètre ou du sphincter urétral est altéré, la pression intra-urétrale n'est plus suffisante par rapport à la pression intravésicale, des fuites apparaissent.

Les causes favorisant la faiblesse du support urétral sont les accouchements multiples, les traumatismes obstétricaux, les antécédents de chirurgie pelvienne. Les pathologies responsables d’hyperpressions abdominales répétées sont également nombreuses : toux chronique, constipation, obésité…

Cette incontinence est liée à un trouble du stockage des urines dans la vessie, qui peut être lié à des contractions intempestives de la vessie, une limitation de sa conformation ou encore une hypersensibilité de la vessie. Ces phénomènes déclenchent des « urgences », c’est-à-dire des envies soudaines, brutales et irrépressibles d’uriner. Lorsque la pression de la vessie devient supérieure à celle du sphincter, ce dernier, même s'il est parfaitement fonctionnel, n'est plus capable de retenir l'urine et la fuite apparaît, immédiatement après l'urgence.

Ces phénomènes sont parfois dus à une irritation de la vessie (liée à la présence d'une tumeur de la vessie, d'un calcul, ou en cas d'inflammation de la vessie ou de cystite bactérienne par exemple). Certaines maladies neurologiques comme la sclérose en plaques, la neuropathie diabétique ou les accidents vasculaires cérébraux peuvent également provoquer une hyperexcitabilité vésicale. Enfin, les causes ne sont pas toujours connues et on parle alors d’hyperactivité vésicale idiopathique.